Organisation

Le CAPDA pour la construction des villes intelligentes au Cameroun en vue d’une émergence réussie de l’Afrique Digitale

Depuis plus d’une décennie le Consortium d’Appui aux Actions pour la Promotion et le Développement en Afrique en abrégé CAPDA s’échine à organiser entre autres activités le symposium TIC Afrique. C’est un carrefour de renforcement des capacités, de réflexion, de mise en relation et d’échanges au cours duquel fonctionnaires, universitaires, juristes, parlementaires, hommes de médias, experts internationaux devisent sur des thèmes relevant des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cette année encore, cette organisation de la société civile dotée du statut consultatif auprès de l’ECOSOC, membre de secteur de l’UIT et membre de la communauté des utilisateurs de l’ICANN a réussi l’exploit de réunir du 02 au 05 Août 2016, le nec plus ultra des TIC au Djeuga Palace de Yaoundé, dont le Stakeholder Engagement & Ops Manager de l’ICANN pour l’Afrique, le représentant de l’UIT, mais surtout le Secrétaire Exécutif de SMART AFRICA, le Dr HAMADOUN I.TOURE. 

Symposium TIC AFRIQUE : creuset où fusionnent des savoirs et des expériences 

Le symposium TIC AFRIQUE, une trouvaille du consortium d’Appui aux Actions pour la Promotion et le Développement en Afrique, se présente comme un carrefour, un lieu fédérateur d’informations et de réflexions qui regroupe les compétences de tous ceux qui œuvrent sur le terrain et encouragent les expériences pour éliminer les obstacles matériels et psychologiques qui retardent la mise en service des technologies de l’information et de la communication. C’est une véritable communication interne que le CAPDA réinvente et l’exploite dans sa dimension pragmatique et interactionnelle. Aux dires du chef de cellule de communication de cette ONG qui a pignon sur dans le secteur des TIC, « un symposium permet à nous autres du CAPDA de concevoir des solutions plus efficaces, pas seulement parce que les contributions optimisent les solutions, mais d’abord parce qu’il donne la possibilité à des panélistes de tout bord en communion avec d’autres gens de travailler ensemble pour élaborer et améliorer les propositions faites.» Cette approche conceptuelle permet d’envisager tout un système et la valeur communicationnelle d’un ensemble de comportements. Vu sous ce prisme, il s’agit de laisser libre cours à des analyses où des relations d’expériences côtoient des approches systémiques, intuitives, sans enfermement quelconque dans une école ou courant de pensée. 

De l’économie traditionnelle à la transition digitale 

En revisitant le cours de l’histoire de l’humanité, le CAPDA s’est rendu à l’évidence que du long itinéraire fait par l’espèce animale humaine depuis l’invention de l’écriture, en passant par la révolution industrielle, l’alunissage de l’homme… jamais découverte ou invention n’aura autant hystérisé la planète. Très vite, les hommes ont tronçonné leur monde en civilisations distinctes et sans compénétration, où l’alchimie scientifique en cours en occident tentait vainement d’effacer ou de dénaturer les marques de l’existence d’autres peuples. Avec les TIC, les lignes se sont resserrées, les barrières se sont démantelées, le monde s’est unipolarisé et de plus en plus se dépouille de sa matérialité. Internet et les smartphones affectent et affinent le don d’ubiquité aux humains. Les réseaux sociaux et les opérateurs comme Facebook, Twitter, Google, … conduisent à des rapports ambigus entre plateformes et consommateurs. L’économie numérique se déploie et supplante ses ainées. 

Les recherches se prolongent au fil des jours par la création de nouveaux outils, de nouveaux concepts, l’enrichissement du monde onirique qui devient nôtre, extrapolé du réel concret. L’internet des objets et le diktat de la dématérialisation dans des cités ubiquitaires... L’infiniment lointain s’est installé chez nous bien avant le cap de l’émergence. L’économie numérique a pris corps et forme. L’adhésion prochaine du Cameroun à cette initiative Smart Africa participera à motiver, puis à développer une synergie entre les acteurs du numérique dans les pays de la région Afrique. 

Le CAPDA dans le processus de renforcement des capacités des « Femmes Elues Digitales » 

La transition digitale apparaît aujourd’hui comme la voie tracée pour la survie des hommes et des entreprises. Les sociétés africaines doivent émigrer vers l’implémentation des solutions digitales performantes, aussi bien dans leur manière de créer et de fidéliser la relation client que dans celle d’envisager leur processus de redynamisation de métier. Dès lors, la mise en place d’une véritable stratégie de transformation digitale devient impérative. C’est le sens en effet du séminaire de renforcement de capacité des femmes élues locale sous la dénomination de femmes élues digitales, lequel a eu lieu à l’aurore du symposium TUC Afrique auquel plusieurs femmes parlementaires, des femmes maires, des responsables des organisations impliquées dans le genre et des étudiantes au cycle d’ingénieurs ont pris part. 

La politique de la décentralisation prônée par le gouvernement du Cameroun et certains pays de la sous-région Afrique Centrale est la traduction des aspirations profondes du peuple qui, jamais par le passé n’a vu dans la représentation nationale autant de femmes qu’en cette législature. Il en est aussi bien à l’Hémicycle que dans les collectivités locales. L’importance croissante des technologies de l’information et de la communication (TIC), concourt à l’émergence d’une société nouvelle, dans laquelle les rapports avec son électorat, les manières de communiquer, de penser, d’apprendre, d’enseigner, d’agir et de produire… sont remis en cause. Il faut dès lors permettre aux femmes élues de penser les usages et promouvoir les bonnes pratiques car, la transformation ne se limite pas à la spécification détaillée d'un logiciel sans réflexion sur les changements des manières de faire. 

Prémunir l’Enfance contre les vulnérabilités cybernétiques 

Les TIC sont sans conteste une (r)évolution significative en cette ère de communication sociale. En quelques années, il est devenu au Cameroun un indispensable instrument de communication, d’information, de divertissement et de travail. Et parce qu’un nombre bien important de jeunes l’utilisent bien souvent de manière addictive, le CAPDA invite à s’intéresser précisément aux relations qu’entretiennent les adolescents avec ce média en focalisant l’attention sur leurs fréquences, les sites les plus visités, la législation en matière de cyberdélits, les bonnes pratiques, la protection des jeunes en ligne et l’accessibilité pour les personnes vulnérables ou vivant avec un handicap. 

Avec l’expansion des technologies de l’information et de la communication (TIC), la cybercriminalité se révèle comme un pendant du développement des TIC et de la généralisation de leur utilisation dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, culturelle et politique. Elle épouse plusieurs dénominations – cyberdélit, criminalité informatique, cybercrime, délinquance, informatique, criminalité des hautes technologies. Toutes concourent à l’introduction d’une certaine ubiquité dans la commission du crime et menacent tout à la fois les individus, les entreprises, les Etats. Aussi, identifier et examiner, sur la base d’une grille d’analyse commune, les questions juridiques et réglementaires, les heurts, les insuffisances qui court-circuitent l’efficacité des plans et programmes de résorption de la cybercriminalité en Afrique en général et au Cameroun en particulier, demeure le cheval de bataille du CAPDA et de ses partenaires qui se recrutent parmi les OSC, les opérateurs de la téléphonie, les universitaires, les juristes, les parlementaires et même des sympathisants. 

En plus de la promotion de la cybersécurité, l’un des objectifs du dernier symposium reposait sur la transition digitale. Autant l’internet fascine les jeunes, autant l’économie numérique sur un autre registre, ré-architecture l’environnement socioéconomique. Si rien n’est fait, plusieurs entreprisses qui auront mal négocié leur transitions digitales seront marginalisées et vont finalement s’étioler, parce que peu compétitives. Le symposium proposait aux entreprises camerounaises d’inscrire la transition numérique au centre de leurs stratégies et de leurs politiques managériales. 

La Smart City et ses implications socioéconomiques 

Le foisonnement terminologique et les ambigüités sémantiques soulevées par certaines appellations n’ont pas pu distraire au CAPDA la nécessité de préparer l’avènement des villes intelligentes. En suscitant et en organisant une indispensable réflexion au sujet des villes ubiquitaires, il s’agissait de révéler aux politiques, aux universitaires, aux parlementaires, aux chefs d’entreprises que les TIC s’insèrent admirablement dans un contexte socioorganisationnel futuriste faisant le lit des villes à venir. C’est le sens de la visite et de l’exposé du Secrétaire Exécutif de Smart Africa, le Dr Hamadoun Toure, qui a séjourné trois jours au Cameroun sur invitation du CAPDA. L’ancien Secrétaire Général de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et grand bâtisseur de SMART AFRICA, a été reçu en audiences, sur très haute instruction du Chef de l’Etat du Cameroun, par de très hautes personnalités au rang desquelles le Premier Ministre Chef du Gouvernement Son excellence Monsieur Philémon YANG, le MINPOSTEL, le MINTOUR, le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé pour ne citer que celles-ci. Il s’est agi lors des entretiens de l’importance de réussir la transition digitale et de s’engager dans les chantiers de constructions des villes intelligentes dans les métropoles africaines. 

Il s’agit, pour paraphraser le Secrétaire Exécutif de Smart Africa en dehors des réseaux, de développer des applications de plus en plus performantes et de construire des laboratoires de montages ou de fabrications des infrastructures avec pour objectif avoué d’améliorer le fonctionnement urbain et des services apportés à la population dans une perspective de développement durable : renforcement du lien social, de l’attractivité économique, de la préservation de l’environnement. Reste aux décideurs du Cameroun de souscrire à court terme à l’adhésion qui permettra sans doute aux acteurs de ce pays de bénéficier des atouts du programme. 

Transition digitale et résilience écologique 

En s’achevant le soir du cinq Aout dernier, les travaux du symposium TIC Afrique jetaient le pont de l’édition de l’année prochaine (2017). Nous vivons une période où la transition digitale se superpose à celle écologique. En tant outil par excellence de transformation planétaire, il serait relevant de regrouper les acteurs du changement climatique et ceux des mutations numériques. Daniel Kaplan soulignait déjà la nécessité de cette indispensable collaboration : « Oui, nous faisons face à des problèmes complexes. Et pour les affronter, nous devons faire un pas de côté. Le changement climatique, l’acidification des océans, le manque d’eau potable, la disparition des terres arables… Tous les indicateurs nous montrent que nous sommes en train de dépasser nos limites. Or nous sommes 7,3 milliards sur notre planète, bientôt 9 milliards. Et nous n’avons pas de planète de rechange. Comment vivre ensemble sur la même planète ? » 

La construction des villes ubiquitaires et la montée en puissance de l’internet des objets impose que nous prenions conscience de ce que l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons ou les appareils électroniques, les combustibles que nous utilisons et toutes nos activités de production ont un lourd poids sur l’environnement : concentration de gaz à effet de serre, perte de biodiversité, pollution électromagnétique, accélération de la pollution chimique, amincissement de la couche d’ozone. Pour le CAPDA il est plus que jamais temps pour nos populations de modifier ou de réduire leurs consommations des biens et services dans la perspective d’innover et de développer des technologies de production plus vertes ou en un mot BIOCOMPATIBLE. 

Retrouvez la publication complète au:  https://capda.cm/data_system/docs/TIC-AFRIQUE-CAPDA-2016.pdf