Organisation
SYMPOSIUM TIC AFRIQUE ET COVID 19 : DES MOTS POUR DES MAUX
Une crise sanitaire planétaire traverse l’humanité depuis son éclosion dans la ville de Wuhan en Chine. Cette pandémie sème de la douleur, propage de la souffrance sur notre planète, bouleverse la vie et notre quotidien, ébranle notre tissu social et hypothèque la survie des hommes sur terre. Crise pandémique d’une ampleur record dans l’histoire humaine des cent dernières années, elle revêt les couleurs d’une récession pluridimensionnelle. Autant elle impose une levée de bouclier, autant elle offre une opportunité unique. Le Consortium d’appui aux Actions pour la Promotion et le développement de l’Afrique, (CAPDA) en tant qu’ONG citoyenne a empoigné la situation à bras le corps et s’est décidé d’apporter une aide substantielle à l’humanité. Il s’est agi pour cette organisation doté d’un statut consultatif d’inviter la communauté humaine à se rendre à l’évidence que les efforts consentis dans la lutte contre la pauvreté et la COVID 19 se néantiseront si les inégalités plurielles déjà insoutenables et les politiques mal coordonnées s’enracinent, annulant les gains durement obtenus en matière de développement. En prélude au SYMPOSIUM TIC AFRIQUE 2020, le CAPDA a organisé sur la plateforme ZOOM un webinaire dont la quintessence était d’élaborer une stratégie sanitaire durable et de s’employer à définir une stratégie qui permette, en toute transparence, une action nationale, voire régionale coordonnée, susceptible notamment d’aider les pays les moins aptes à faire face durablement à la pandémie et à toute autre crise, notamment à l’ère du numérique. I - Bâtir l’avenir par le numérique en temps de crise La pandémie à coronavirus bouleverse présentement toutes les façons de faire dans tous les pays du monde entier. Elle amène aussi les changements multiformes, lesquelles provoquent une kyrielle de nouvelles possibilités. Cette crise dont on peut entr’apercevoir les impacts sociaux, politiques, économiques et sanitaires nous oblige à interroger nos modèles sociétaux et surtout à nous projeter sur « l’après », tout en se focalisant sur le choc économique, sanitaire, et technologique subit. Sans mésestimer son impact au moment où plusieurs nations parlaient encore de l’atteinte du pic, il s’est agi pour le CAPDA d’inviter plusieurs intelligences poids lourds à se poser la question des transformations structurelles à mettre en œuvre au sein de l’espace sociopolitique, économique, national ou régional, afin d’augmenter la résilience économique et sociale des populations, tant du côté de la demande sociale en matière de santé, d’éducation, de formation et d’emplois que du côté de l’offre en biens et services. II - (Re)penser la relance après la pandémie Le symposium TIC AFRIQUE est une palabre numérique qui regroupe annuellement des chercheurs, universitaires, des hommes de média, des juristes … autour des questions menant à l’émergence digitale du continent. A cause de la COVID 19, le modus operandi cette année n’a pas été le même, le format non plus, mais l’objectif est demeure inchangé. La crise pandémique a montré l’incapacité de nos états en général et de notre pays en particulier à garantir à tous la continuité d’accès à divers services essentiels tels que l’éducation, le commerce, la santé ou l’administration publique, particulièrement touchés. Les nombreux dysfonctionnements enregistrés traduisent à suffisance le danger latent auquel s’expose notre pays s’il n’aborde pas la 4ème révolution industrielle de manière plus globalisante et inclusive. Le webinaire CAPDA dont le thème était « Pandémie et souveraineté numériques : innovations, challenges et opportunités » se proposait de montrer que notre déliquescence digitale accentuerait les clivages sociaux et nuirait aux ambitions de développement socioéconomique du continent. III - Les thèmes et les panélistes Huit thèmes d’une brûlante actualité ont constitué l’essentiel des agapés intellectuelles auxquelles le CAPDA a convié le public des internautes. Pendant deux heures, les participants se sont gavés des exposés, des analyses et des relations empiriques des femmes et des hommes qui avaient en partage le digital. Des clarifications sémantiques côtoyaient des décryptages les plus hardis. De l’indépendance numérique au questionnement de la souveraineté, de la quatrième révolution industrielle à l’impact socioéconomique de l’émergence 4.0, du télétravail à la téléformation en passant par un enfermement social, les participants se sont délectés particulièrement. Des intellectuels, des universitaires, des enseignants ont remué dans tous les sens des concepts, des préoccupations dans l’ultime dessein d’en extraire des réponses et des stratégies plausibles aux questions de l’heure. IV - Pandémie et numérique Les outils numériques sont au cœur d’une nouvelle organisation de notre quotidienneté. Nous assistons avec plus ou moins de satisfaction à ce qu’une décennie d’évolution en douceur n’a réussi à faire ou à faire faire. Tout se passe comme s’il fallait l’urgence et la contrainte pour imposer une transformation profonde des habitudes de travail, d’enseignements, de prise en charge des malades, d’administration et des services qui l’accompagnent. Et parce qu’une nouvelle organisation du monde, de notre quotidien, de nos séjours sur le cyberespace, du travail, du commerce, de l’administration, de l’enseignement… accélère la migration vers le cloud, la mobilité, le travail à distance et le travail collaboratif respectivement, il convient de penser la pérennité d’une telle transformation. V - Souveraineté numérique : des enjeux et des infrastructures Une des solutions bien pensées au Covid-19 réside dans la notion de souveraineté. Elle s’insère habilement dans la capacité des Etats à prendre des décisions qui transforment la vie des concitoyens et à les assumer. Au moment où l’importance accordée aux données et à leur exploitation à grande échelle s’affirme de plus en plus, la notion de « souveraineté numérique » devient omniprésente. Avec l’avènement du Covid-19 et dans la perspective d’anticiper les autres crises en préparant l’après, elle devient essentielle. Les activités numériques se muent, par suite, à des activités stratégiques. Leur maitrise est un enjeu tout au long de leurs chaines de production. Et c’est précisément là, aux dires des panélistes, que les difficultés commencent. Les chaines de production des activités numériques sont longues, complexes et évolutives. Y poser des exigences de souveraineté numérique implique de les appréhender de bout en bout. Gouverner les technologies n’est pas et ne sera jamais une question réservée au législateur. Cela implique en priorité de créer les conditions pour connaître la frontière technologique et de créer des écosystèmes technologiques publics-privés pour en repousser les limites. Ces écosystèmes seront d’autant plus solides qu’ils s’appuieront sur des marchés vastes et profonds. VI - Le big data : un cap à franchir Les panélistes ont également retourné la notion du Big data. En effet, repenser la capacité à stocker et à traiter des données dans des espaces sécurisés, juridiquement préservés des demandes d’accès fondés sur les législations extraterritoriales, voilà l’un des préalables sur lequel le débat s’enlise. La question des données enjambe non seulement la sécurité́nationale ou la défense nationale, mais aussi les données de santé et celles des entreprises d’importance stratégique, notamment lorsqu’elles contiennent des secrets industriels ou processus critiques. Construire une offre africaine de cloud de confiance implique de définir un catalogue de services qui opérationnalisera les applications cloud natives, l’internet des objets, la blockchain, les outils analytiques, les algorithmes d’Intelligence Artificielle. Ce challenge nécessite des espaces de réflexion nourrie, comme ce séminaire en ligne, lequel admet que le développement des infrastructures de ce type implique la création des conditions pour faire émerger numériquement le continent. VII - What’s next ? Le monde change, les entreprises et les administrations doivent de ce fait s'adapter et comprendre les nouveaux rapports de force pour faire les bons choix stratégiques. Qu’on ne s’y trompe pas. Cela demeure du reste une question clé : Continuer d’échanger des informations, partager des données, opérer/maintenir des machines/infrastructures, collaborer, co-construire, co-éditer – le tout à distance sont autant d’enjeux qui s’enchevêtrent, s’imbriquent et s’entremêlent comme des cheveux dans un peigne. Avec cette 4ème révolution industrielle, la véritable souveraineté réside dans la maîtrise et la gouvernance des données. Cette réflexion autour constitue l’acte I d’un projet triadique que conduira le CAPDA. Le Consortium d’Appui aux Actions pour la Promotion et le Développement de l’Afrique (CAPDA) est une ONG dotée du statut consultatif de l’ECOSOC. Il promeut l’approche multiacteurs et objecte de fédérer les diverses parti-prenantes autour des préoccupantes importantes et urgentes de l’heure dans nos Etats. La réflexion du 23 juillet dernier, qui ramassait son matériel conceptuel autour de la souveraineté numérique, sera suivie par un autre évènement baptisé COVID 19 DIGITAL TOUR. Ce deuxième acte revêt une approche duale et s’adresse principalement aux élus. Dans un premier temps, les élus des régions cibles travailleront en ligne avec les formateurs. La seconde phase sera en présentiel. Il s’agira dans le cadre d’un travail de fond, de mettre en œuvre un programme spécial sur l’édification des parlementaires, des collectivités locales (régions, communes, districts, etc.), des élus locaux et sur des questions très pertinentes aujourd’hui de politiques du numérique notamment en lien avec la résorption de la crise du COVID et des autres pandémies. Le troisième acte portera essentiellement sur le symposium dans son format classique. L’édition 2020, annoncée pour décembre connaitra une restructuration profonde due à la COVID-19. Dans l’un et l’autre cas, il s’agira de mettre en place des démonstrateurs visant à mieux former les participants au numérique, à dégager des pistes susceptibles de réduire la fracture numérique existante… En un mot, le symposium s’attachera à poursuivre la transformation numérique du continent. Retrouvez la publication complète au: https://capda.cm/data_system/docs/Capda-POST-COVID-2020.pdf